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MUSEE NATIONAL CIRTA DE CONSTANTINE

Musée public national Cirta de Constantine : L’art islamique, splendeur et génie


 
04 FÉVRIER 2020 À 9 H 03 MIN
 
Article El WATAN

Depuis 2017, la direction du Musée public national Cirta de Constantine ne cesse d’innover. Le lancement d’une vaste opération de réorganisation des salles des expositions retraçant les différentes époques de l’histoire de l’Algérie et de la ville de Constantine a été mené comme un véritable chantier.

Après l’ouverture au 1er étage du musée d’une nouvelle Salle des artistes et des sculpteurs algériens, le 6 février 2018, suivie le 18 décembre de la même année par une autre réservée aux Arts universels XVIIe-XXe siècles, un autre événement est venu marquer ce projet scientifique et culturel par l’ouverture officielle le 30 janvier dernier d’un nouvel espace pour l’Art islamique par une exposition revue et revisitée de tous les objets de la collection du musée Cirta.

Une inauguration marquée par la présence d’un public nombreux et intéressé réuni dans une parfaite ambiance conviviale. «La démarche d’un projet scientifique et culturel a été initiée par la direction du Musée public national Cirta sous l’égide du ministère de la Culture pour encadrer un mouvement de rénovation au sein du musée. C’est une démarche visant à définir la vocation du musée et son développement au sein de la société.

Depuis 2017, cette politique est en marche ; une réorganisation de tout le musée a été entamée et s’applique sur le terrain par étape, qui définit les stratégies et les grandes orientations du musée pour les cinq années à venir, en prenant en compte toutes les missions relatives aux collections et aux publics et en analysant toutes les activités liées à ces missions», a expliqué Amel Soltani, directrice du Musée public national Cirta dans son intervention inaugurale.

«C’est une nouvelle manière pour nous de partager ce patrimoine avec le public du musée qui aura à découvrir cette nouvelle réorganisation des collections qu’on a voulu réaliser en suivant une orientation chronologique adéquate à la richesse des collections pour mieux comprendre la dynamique d’ensemble que peut offrir notre institution», poursuit-elle. Pour en arriver à ce résultat, il a fallu des mois de travail, d’études, de recherches, de classement et de reclassement de toutes les collections du musée Cirta. L’agencement chronologique a été revu de fond en comble.

Un travail d’équipe

Le souci d’apporter de nouveaux éléments au visiteur a été illustré à travers un intéressant travail de documentation grâce à ce dépliant très instructif et vulgarisé proposé au public et sur lequel on peut lire des pages d’histoire de l’Algérie et de la ville de Constantine.

«C’est une mission qui n’a pas été facile du tout, c’est le fruit d’une année de travail ardu de toute une équipe de spécialistes de ces époques historiques au musée national Cirta, dont chacun a apporté sa précieuse contribution pour pouvoir présenter ce nouvel espace à notre public, avec une exploitation judicieuse des vitrines et de la lumière, sans oublier le travail minutieux fourni par Taher Redjal qui a été l’infographe et le scénographe de cette exposition», a insisté Amel Soltani.

La directrice a soutenu que la thématique «Art islamique, splendeur et génie» s’inscrit dans le cadre de cette nouvelle vision, un parcours que toute l’équipe du musée a tracé. «Une collection constituée d’objets conservés au musée et dont certains vont être présentés pour la première fois à un public, nous en sommes sûrs, très attaché à son histoire et à son patrimoine universel, riche et diversifié», a-t-elle affirmé. Elle a ajouté lors de son intervention que le musée est disposé à recevoir toutes les propositions, contributions et autres initiatives de toute personne intéressée pour enrichir encore plus ce travail.

Huit siècles de production humaine

D’ailleurs, le visiteur de ce nouvel espace situé au premier étage du musée Cirta, juste après avoir parcouru les salles des artistes et sculpteurs algériens et des arts universels, est attiré par cet agencement agréable des objets dans les vitrines avec un jeu minutieux de la lumière. Les panneaux accrochés aux murs apportent tout ce qui peut satisfaire la curiosité du public. Mais l’objet qui ne passe pas inaperçu est résolument «l’Astrolabe planisphérique» en cuivre. Un outil astronomique d’observation des astres et de calcul analogique.

Cette pièce unique de la période islamique, conservée au musée Cirta datant de la fin du IXe siècle de l’hégire (XVe siècle de notre ère), est une donation de Mahmoud Bachtarzi de Constantine. La collection exposée compte également une copie rare d’un manuscrit de Salah El Antri sur l’histoire de Constantine à l’époque ottomane.

Durant l’époque islamique à Constantine qui s’étend de l’arrivée des conquérants musulmans en 674 dirigés par Abou El Mouhadjir Dinar l’émir d’Ifriquia durant le règne des Omeyyades, jusqu’à la fin de la présence ottomane avec la prise de la ville par les Français le 13 octobre 1837, le Vieux Rocher a été sous la coupe de plusieurs dynasties et a vu défiler aussi plusieurs civilisations (Aghlabides, Fatimides, Hafçides, Zirides, Hammadites, Almohades et Ottomans). Mais parmi les périodes les plus riches, on citera surtout celle qui a vu la ville passer sous le règne des Hammadites (1014-1153), et qui sera le départ de huit siècles de production humaine. On retiendra surtout la construction de la Grande Mosquée, ou Djamaâ El Kebir en 1063.

La collection du musée Cirta compte également de nombreux objets de poterie de l’époque des Hammadites, mais aussi des pièces de monnaie découvertes sur le site de Tiddis à 30 km de Constantine, grâce aux fouilles réalisées par André Berthier. Ce n’est qu’une partie de tout un trésor bien conservé. «La Qalâa des Beni Hammad, Béjaïa, Tiddis et Constantine représentent à elles seules huit siècles d’une production humaine parfois inégalable et d’autres fois des rayons d’influence sur d’autres civilisations dans le Maghreb et l’Andalousie.

Des éléments d’architecture de palais, de mosquées et de maisons avec des décorations végétales, géométriques et épigraphiques, de la céramique et une poterie riche de divers sujets, parfois inédits, à l’instar des décors humains et animaliers que la dynastie Hammadite nous a offert quelques exemples avec un trésor important en monnaie et en bijoux. Les Dynasties aghlabide, fatimide, hafçide et ottomane sont, elles aussi, représentées parmi les collections exposées à travers une muséographie et une scénographie étudiées et inspirées de nos collections muséales», explique la directrice du musée Cirta. C’est dire que cet établissement recèle un patrimoine riche et diversifié qui mérite tout l’intérêt du public. Un trésor qui vaut bien le détour.


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